Tartuffe, III, 3, vers 933 à 960 : DS + corrigé

Marchal

Tartuffe, III, 3, vers 933 à 960. Tartuffe (à Elmire) 933 L’amour qui nous attache aux beautés éternelles n’étouffe pas en nous l’amour des temporelles ; 935 nos sens facilement peuvent être charmés des ouvrages parfaits que le ciel a formés. Ses attraits réfléchis brillent dans vos pareilles ; mais il étale en vous ses plus rares merveilles : il a sur votre face épanché des beautés 940 dont les yeux sont surpris, et les cœurs transportés, et je n’ai pu vous voir, parfaite créature, sans admirer en vous l’auteur de la nature, et d’une ardente amour sentir mon cœur atteint, au plus beau des portraits où lui-même il s’est peint. 945 D’abord j’appréhendai que cette ardeur secrète ne fût du noir esprit une surprise adroite ; et même à fuir vos yeux mon cœur se résolut, vous croyant un obstacle à faire mon salut. Mais enfin je connus, ô beauté toute aimable, 950 que cette passion peut n’être point coupable, que je puis l’ajuster avecque la pudeur, et c’est ce qui m’y fait abandonner mon cœur. Ce m’est, je le confesse, une audace bien grande que d’oser de ce cœur vous adresser l’offrande ; 955 mais j’attends en mes vœux tout de votre bonté, et rien des vains efforts de mon infirmité ; en vous est mon espoir, mon bien, ma quiétude, de vous dépend ma peine ou ma béatitude, et je vais être enfin, par votre seul arrêt, 960 heureux, si vous voulez, malheureux, s’il vous plaît. Etude succincte de la première tirade de Tartuffe.

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Marchal
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